dimanche 13 mars 2011

Hier je me suis coupée les cheveux écrit le 20 septembre 2007


J’ai cessée court à l’érotisation de ma personne. J’ai décidé d’éviter le regard implicitement sexuel des hommes. Pourquoi en suis-je arrivée à là ?

Dès mon plus jeune âge j’ai idéalisé un amour manichéen et je me suis imaginée objet de toutes les convoitises. J’étais perfide et ma candeur se promenait dans mon anatomie afin de m'asphyxier. J’avais lue Laclos et j’aspirais à recevoir des lettres tellement brûlantes de passion que mon corps tout entier se serait embrasé à leur contact. J’ai vue et revue in the mood for love en espérant que l’amour ressemblerait à cette œuvre : subtil et à la fois puissant, avoir besoin de connaître l’autre pour prétendre l’aimer. C’était ma vision de l’amour ! La possession de l’autre me dérangeait au plus au point. Comment pouvait on briguer rechercher le bonheur fusionnel alors que l’être humain est individualiste et ne cherche qu’à travers l’amour, l’assurance que sa propre personne est capable d’être aimée et désirée? L’amour est narcissique, comment aurais je pu aimer alors que je me dégoûtais ? Dans le jeu de la séduction on doit se vendre et faire voler ses attraits au devant de l’autre. J’aurais, croyez moi été une piètre vendeuse !

Mon corps a commencé à se métamorphoser, me laissant coi face à ses changements. J’étais devenue, aux yeux de la gente masculine une proie. Les regards à mon égard devinrent plus pressants et malgré nos différences d’âge je pris le statut d’être sexué. Je supportais mal cette modification, j’allais devoir apprendre à leur plaire et à espérer toute ma vie durant, de trouver un homme qui se porterait garant de ma personne. Et qui m’amènerait jusqu’à l’autel pour signer ce contrat synallagmatique qui stipulerait que je lui appartiendrais jusqu’à ce que la mort nous sépare. Non, je ne corroborerais pas à ma propre fin.

A partir de ce moment là, je cherchai à cacher mes courbes. Je ne supportais pas d’être sorti si tôt de l’enfance, cette période de ma vie me manquait. Le souvenir qui me marqua le plus durant mon apprentissage de la vie fut celui ou j’étais en cour de danse. Les corps qui s’échauffaient et notre prof qui jouissait de l’attention de 20 filles. Elles n’étaient pas là pour apprendre à danser mais pour lui, un homme qui avait la trentaine et qu’on ne connaissait ni d’Eve ni d’Adam. Elles riaient à toutes ses galéjades aussi ineptes qu’elles fussent.
Je fus une des découvertes la plus primordiale de ma vie, pourquoi les femmes avaient elles besoin de s’abrutir pour attirer les préférences d’un homme ? Etaient elles prêtes à s’émanciper de leurs valeur pour la considération d’une masse musculaire ?
La réponse est un arcane, que je ne tente plus de résoudre, c’est trop abscons pour moi.

Entre temps j’avais découvert le pouvoir quasi surnaturel que mes cheveux exerçaient sur les hommes. Mes cheveux étaient bruns et ondulés, ils tombaient comme une cascade jusqu’à ma chute de reins. Les cheveux sont depuis très longtemps considérés comme une forme de féminité absolue. Ils représentent la sensualité à l’état pure, mais aussi antithétique que ça puisse être ils symbolisent aussi la candeur. N’avez-vous jamais remarquée qu’une mère fait preuve de réticences face au projet capillaire de sa fille. J’ai connue un tas de jeunes adolescentes perdues qui pour cesser court à un mal être grandissant on pris un ciseau et on menacées leur parent de se couper ce qui leur servaient de tignasses. Les cheveux sont assimilés à un acheminement, ils repoussent mais prennent du temps, et c’est cela qui a effrayées nos mères, de pouvoir avec un instrument,d’un seul coup réduire à néant une enfance, une partie de notre vie qui les a mis en valeur,eux, nos parents. Peut être même la seule période de notre vie où ils ont eu une emprise totale sur nous.


J’ai coupée mes cheveux. Aujourd’hui avec tant de dextérité, comme si je pouvais revenir en arrière et m’affranchir de mes bévues. Tout recommencer à zéro, avoir le droit à une deuxième naissance, comme si j’avais coupée le cordon ombilical une deuxième fois.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire